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Scalemaker, l'amour de la vraisemblance

(ou comment je crée une queue de sirène)

Je te préviens, c'est encore pas mal de scientifique dans du magique !

Oui, oui, les sirènes n'existent pas...  Mais la cerise sur le gâteau, la goutte d'eau sur l'écaille, c'est une sirène qui fait vraie quand même


Cette vraisemblance commence par des textures

Il me faut tout dessiner en trompe-l'oeil pour casser le côté lisse et synthétique du tissu imprimé et donner corps à la sirène. Je crée mes textures en mixant des media traditionnels, comme du pastel, du papier aquarelle, et je les altère numériquement. C'est important pour moi de garder un contact tactile dans la création, je commence toujours par un dessin, et je finis les derniers points de couture à la main.


J'ajoute des éléments empruntés à des créatures bien réelles. 

Des structures, un certain ratio de proportions, quelque chose qui sent les effets de l'évolution, des lois de la physique... précieux pour donner à une créature imaginaire une cohérence avec son environnement. Pour que les sirènes et les tritons aient l'air d'avoir toujours été là. 


Pour ça, j'ai mon esprit curieux. Mon goût de l’encyclopédie, du world-building, et toutes ces années d'études et de recherche scientifiques. 

J'en inventais autrefois des planètes entières, avec des animaux, leur habitat, leurs habitudes, leur cycle de vie... Prof Chêne latiniste, je leur donnais même des noms savants et vernaculaires ! Mon plus ancien, pas bien original, est le Marinus marinosus. Une espèce de mammifère à nageoires et longue queue qui se prélassait comme moi dans les eaux piégées à marée basse sur le sable. 

 

Côté inspiration, 

j'ai un faible pour le soi-disant basique, je dois l'avouer. 

C'est peut-être encore mon côté scientifique qui influence l'artiste, mais je trouve que sans les poissons communs, les algues, les vagues ou les rochers, les sirènes auraient l'air un peu perdues...! L'artiste, en retour, attire le regard scientifique sur les détails fugaces et subtiles du basique, sur une beauté cachée à révéler et sublimer.

Puis, à l'inverse, j'adore interpréter la vision de quelqu'un. 

Il y a quelque chose d'assez magique dans une collaboration autour d'une commande personnalisée, un mélange de confiance, de vulnérabilité, de nouveauté, qui peut me pousser vers des horizons que je n'aurai pas explorés de moi-même. 



Enfin, je pense qu'une belle sirène est une sirène qui bouge avec naturel et confort.

Pour ça, il lui faut des matières légères, peu absorbantes, qui soient robustes et faciles à entretenir pour libérer son esprit. Par exemple, à titre personnel, je ne suis pas fan du vinyl ou des grandes nageoires, mais en trichant un peu sur les contours d'une monopalme, il y a quand même de quoi en mettre plein la vue, et rien ou presque dans les abdos (tu sais de quoi je parle...) !

Je prototype, je teste moi-même... et je rêve d'un laboratoire pour pousser mes expériences plus loin !